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l'empire du milieu de rien
16 décembre 2008

COPPE et les TERRORISTES

LU dans LIBERATION


Jean-François Copé, le sabotage de caténaires et le terrorisme
DESINTOX

Contre expertise au quotidien des déclarations et des chiffres du débat public..

CEDRIC MATHIOT

Jean-François Copé

Jean-François Copé (REUTERS)

    Les «saboteurs» de caténaires sont-ils des terroristes? Au delà des interrogations sur la culpabilité de la «bande de Tarnac», la question centrale de cette affaire demeure la qualification des faits comme relevant du terrorisme. Un débat complexe (lire la très éclairante interview du juge Thiel à Libération) dans lequel certains s'invitent sans nuances.

    Jean-François Copé a, sur le sujet, une idée très tranchée, qu'il a affichée lors de l'émission Dimanche+, ce week-end. Alors que la journaliste Anne-Sophie Lapix suggérait une éventuelle disproportion des peines encourrues par rapport aux faits, le patron des députés UMP a lâché : «c'est du terrorisme», en donnant en plus à son interlocutrice une petite leçon :

    Anne-Sophie Lapix : «ces "terroristes", qui risque 20 ans de prison, ont juste vandalisé des caténaires de la SNCF. Cela ne mérite peut-être pas le traitement qu'on leur réserve...»

    Jean-François Copé : «permettez moi de vous dire que, je serais vous, en tant que citoyenne, je ne prendrais pas à la légère l'idée que vandaliser un (sic) caténaire de train, c'est secondaire. C'est gravissime, il y a derrière ça un rendez-vous majeur avec la sécurité des gens. C'est du terrorisme».


    Copé terrorisme Dimanche +°
    envoyé par liberation


    LES FAITS

    Il est bien aventureux, sinon mensonger, d'affirmer comme Copé que le sabotage des caténaire est «un rendez-vous majeur avec la sécurité des gens». Car selon les avis informés, la pose de fers à béton sur les caténaires n'est pas susceptible de mettre la vie des passagers des trains en danger. Un cadre de la SNCF l'affirmait très clairement à Libération : «Ces dégradations ne faisaient courir aucun risque pour la vie humaine des passagers et des cheminots. Au pire, ça pouvait arracher le pantographe du TGV [le bras articulé sur le toit de la locomotive au contact de la caténaire, ndlr] et quelques centaines de mètres de fil électrique. Mais ça ne pouvait absolument pas faire dérailler le train».

    Dans une interview à «Libération» le 3 décembre, Christophe Chaboud, responsable antiterroriste, évoque des «sabotages concertés, dans le but de perturber tout un réseau de communication. L’intention de paralyser le pays en s’attaquant à son réseau de voies ferrées ne faisait pas de doute». Nulle mention de risques pour la «sécurité des gens».

    Enfin, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur pourtant très en pointe depuis plusieurs mois sur les menaces de l'«ultragauche», déclarait le 9 décembre sur France Info : «Je ne pense pas qu'il y ait eu des personnes qui aient été visées, qu'il y ait eu des projets d'assassinat. Avant d'ajouter : En revanche, il y a eu des attentats contre des voies de circulation de TGV. Ça, c'est une réalité».

    Une «réalité» qu'il appartient au juge d'instruction de qualifier pénalement. Mais une «réalité» qui n'a pas mis en danger la sécurité des passagers, contrairement à ce que Copé affirme.

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